La solidarité féminine. Le chemin de la bienveillance.
La solidarité féminine est-elle un mythe?
La solidarité féminine existe-t-elle ou peut-elle réellement exister? Ma réponse est définitivement oui. Non seulement elle existe mais elle est plus que souhaitable. Il est d’ailleurs fort intéressant que nous devions encore poser la question. Cela démontre bien les préjugés et le scepticisme qui entourent ce thème.
Pourquoi? Pourquoi est-il si difficile pour certaines de croire à cette solidarité féminine, comme si en chaque femme se cachait une horrible mégère, une bitch finie, une ogresse hargneuse. Tout simplement parce que c’est ce qu’on veut nous faire croire, et cela depuis tant et tant d’années que cette perception demeure bien ancrée en nous. La société patriarcale divise l’humanité en deux : d’un côté les hommes et de l’autre les femmes, et si tu veux être du côté des plus forts, tu dois indéniablement te tenir du côté des hommes. Pour mieux comprendre, il nous faut réfléchir à la situation des femmes en général. Ces dernières sont encore discriminées et dominées dans beaucoup de domaines. Nous n’avons pas atteint l’égalité et la dynamique de la division nourrit ce positionnement social.
Des siècles et des siècles de non-reconnaissance
Est-ce que les femmes ont tendance à être compétitives entre elles? Sont-elles particulièrement critiques envers les autres femmes? La jalousie et l’envie s’expriment-elle fréquemment? Oui, bien sûr. Nous avons toutes déjà été témoins d’une séance de médisance envers une compatriote dont le seul but était d’abaisser l’autre pour se remonter l’ego. Peut-être nous arrive-t-il aussi de le faire. Mais que cachent donc ces comportements et ces attitudes : un profond manque d’estime et une grande peur de l’autre. C’est aussi le chemin qui trop souvent nous a été montré. Une femme, c’est dangereux! Ça peut te voler ton mari (comme s’il ne pouvait pas choisir par lui-même!), ça peut te piquer ta job ou ta place. Elle est plus mince, plus jolie, a une plus belle maison, une belle carrière. Elle s’exprime bien, connaît du succès, semble épanouie. C’est le jeu du miroir, la comparaison incessante, parce que peut-être qu’à l’intérieur le jardin est vide, la terre est en jachère, attendant d’être cultivée par la connaissance de soi, la reconnaissance de ses propres forces et le développement de ses rêves à soi et non pas ceux dictés par une société qui nous dit ce qu’on devrait être et surtout paraître.
Si on empruntait le chemin de la bienveillance
Je crois que la solidarité féminine ne peut se développer qu’avec un travail en profondeur sur la femme que nous sommes, et surtout, avec une réelle bienveillance, tout d’abord pour soi et ensuite pour l’autre.
La bienveillance suppose de développer une réelle écoute envers l’autre qui mènera à coup sur à une meilleure compréhension. Être bienveillante c’est faire preuve d’indulgence, de compréhension et d’attention. C’est la capacité d’être heureuse du bonheur de l’autre et de l’encourager. C’est aussi faire preuve d’ouverture, de faire taire les jugements hâtifs et les critiques acerbes et souvent inutiles. Le chemin de la bienveillance mène à la paix en soi et avec l’autre. Il mène à la construction de liens sincères et authentiques. La bienveillance brise la solitude et nous permet de faire partie de cette merveilleuse cellule qu’est l’humanité.
La solidarité féminine c’est donc faire preuve de bienveillance envers nos sœurs, qui en définitive, ont les mêmes combats à livrer. C’est aussi s’assurer d’une entraide et d’une coopération qui se tissent grâce à ces liens de réciprocité et d’interdépendance qui nous permettent d’être plus fortes et qui nous donnent ce riche sentiment d’unité et d’appartenance.
Alors mes chères sœurs, soyons bienveillantes et solidaires, c’est l’unique chemin du développement de chacune et de toutes.
Josée Daigle
Centre de femmes Ainsi soit-elle